L’enseignant
Je m’appelle Jean Columeau. Mon nom chinois est LI Tianxiang (李天翔 Lǐ Tiānxiáng). J’ai 39 ans et je suis enseignant de chinois certifié actuellement en poste dans un lycée du sud de la France. Suivant les années, j’interviens également au collège et/ou à l’université.
Je suis marié à une Chinoise. L’énorme avantage d’un couple franco-chinois, c’est que le français comprend les difficultés d’un Occidental pour apprendre le chinois, et que la chinoise apporte toute l’authenticité à la langue et à la culture. Ce double angle de vue culturel est bien visible dans les formations du site entre le niveau 3 qui présente la culture chinoise telle que la découvre un Occidental et le niveau 4 qui aborde la culture vue par les Chinois. Vous pouvez en apprendre plus dans la partie “La méthode”.
J’enseigne le chinois mandarin depuis plus de 16 ans maintenant et je travaille sur ce site depuis plus de 10 ans. Je n’aime pas trop parler de moi, mais nombreux sont les utilisateurs qui voulaient connaître l’histoire de l’enseignant créateur de ces cours en ligne.
Jean COLUMEAU
Référent pédagogique, administratif et handicap
Voici donc mon histoire d’apprenant et d’enseignant de chinois :
J’ai commencé à apprendre le chinois au collège en seconde langue étrangère. C’était une option très rare à l’époque et je m’estime très heureux d’avoir pu en bénéficier. J’ai continué à l’Université d’Aix-Marseille.
Ma première expérience d’enseignant s’est déroulée au cours de l’été, à la fin de ma deuxième année universitaire. Je suis allé travailler 3 mois au Vietnam comme bénévole dans une mission humanitaire. Je faisais beaucoup de travail administratif, mais on m’a également demandé de donner des cours de français à un public de lycéens et d'adultes. Je n’avais reçu aucune formation pédagogique et cette expérience m’a surtout appris que l’on ne s’improvise pas enseignant. Le côté positif est que cela m’a fait poser beaucoup de questions sur la pédagogie. C’est également au cours de cette mission humanitaire que j’ai rencontré les bénévoles d’Enfants du Mékong. J’ai pu les voir travailler et c’est pour cette raison que j’ai totalement confiance en eux et que je soutiens cette association.
Après ma Licence, j’ai obtenu une bourse d’un an pour étudier en Chine. Intéressé par les textes anciens, le lien entre la pensée et la langue, la médecine chinoise, je suis allé à l’Université de Médecine Chinoise de Nanjing. Pendant cette période, j’ai pu aussi enseigner le FLE (Français Langue Étrangère) à l’Alliance Française dans la même ville. J’y ai également suivi les formations pédagogiques. Cela m’a beaucoup apporté pour la pédagogie : surtout sur le fossé entre théorie et pratique !
À la fin de cette année en Chine, je suis rentré en France pour valider ma Maîtrise de chinois. Je suis ensuite retourné à Nanjing. Je voulais encore mieux comprendre le monde chinois. J’ai enseigné pendant plusieurs mois l’anglais dans une maternelle bilingue. Encore une expérience d’enseignement, mais auprès des tout-petits. À l’Alliance Française, j’avais un public d’adultes : étudiants, professionnels, retraités. C’est très enrichissant d’être confronté à des publics si différents.
Pour des raisons personnelles, je suis retourné en France. Mon premier poste fut celui de formateur-correcteur en chinois au Cned. Cela m’a tout de suite mis dans le bain de l’apprentissage à distance et en autonomie. J’ai ensuite trouvé un poste d’enseignant de chinois et de documentaliste (les heures n’étaient pas suffisantes pour faire un temps complet en chinois) dans un petit lycée privé de Normandie. J’ai beaucoup aimé le travail de documentaliste en plus de celui de professeur, car on peut voir les élèves sous un angle différent, non pas comme un enseignant, mais comme quelqu’un qui aide et guide les élèves dans leurs différents travaux, recherche, devoirs, etc.
Je ne me suis jamais retrouvé dans la vision traditionnelle de l’enseignant tout savant qui transmet ses connaissances.
Plus qu’enseigner, j’aime apprendre. J’aime partager sur les stratégies d’apprentissage. J’aime que mes élèves deviennent autonomes et responsables. J’ai en grande horreur de devoir imposer des choses, faire la discipline (dur dur en France !).
Toujours en poste au lycée, j’ai continué à travailler au Cned. J’ai aussi travaillé pendant huit ans en tant que traducteur et interprète assermenté. La traduction est un exercice très intéressant, mais plus pour des textes littéraires que techniques. On est vraiment confronté à la sémantique, à la façon dont le génie de chaque langue peut exprimer la réalité à sa façon. Le lien entre pensée et langue est passionnant ! Mais mon statut d'interprète m'a également permis de travailler dans le monde de l'entreprise. Et, ce qui est intéressant, on faisait souvent appel à mes services non seulement pour la communication, mais surtout pour être un pont culturel. Certains entrepeneurs (chinois ou français) parlaient déjà les deux langues (à différents niveaux), mais sentaient le besoin d'avoir à leur côté une personne qui maîtrise bien les codes culturels. Ces expériences ont fortement contribué à insister sur l'aspect culturel des formations de chinois de Learn-Chinese.online.
Entre-temps, j’ai réussi le Capes de chinois. Je passe les détails de l’année de stage, assez compliquée (un lycée, deux collèges + les formations dans différents lieux bien éloignés évidemment !). L’année de stage validée, je suis retourné dans le sud où j’enseigne toujours principalement au lycée. Suivant les années, j’interviens aussi au collège, à l’université et, de façon très ponctuelle, dans des écoles. Comme étudiant, j’ai eu tous les âges, de 2 à 99 ans (enfin 75 ans pour le plus âgé) !
J’ai commencé à m'intéresser à l’informatique au début de mon enseignement. Fortement encouragé par Monsieur Bellassen qui a bien compris l’enjeu de la révolution numérique que nous vivons, j’ai commencé à travailler sur l’outil informatique pour faire des diaporamas (à l’époque, c’était déjà une révolution), puis des petits sites web statiques sur la culture chinoise.
En 2011, un ami m’a parlé de Moodle. C’est un LMS (Learning Management System). Un code de site préconçu pour l’enseignement. Il m’a fallu plus de 6 mois pour m’autoformer à son installation, paramétrage et construction d’un cours basique. Moodle est une vraie machine de guerre. Une base de données sous une installation basique de Wordpress compte une dizaine de tables tout au plus. Sous Moodle c’est plus de 300. C’est très riche, mais très complexe.
J’ai donc commencé à faire des cours et exercices et à les tester avec mes élèves/étudiants du collège jusqu’à l’université. À ce moment-là, je travaillais simultanément dans les 3 niveaux (collège, lycée, université) + les traductions. C’était très lourd.
Le retour des élèves et étudiants était très bon. De plus, le centre de langue de l’université voulait faire un apprentissage hybride : moitié présentiel, moitié en ligne. C’était très motivant. Comme je l’ai dit plus haut, je me sens plus comme un apprenant qui partage avec d’autres apprenants qu’un professeur qui impose son cours. J’ai construit le site avec cette idée-là. Il devait permettre aux étudiants d'apprendre tout seul. Cela libère du temps en cours pour la pratique. Je peux aussi consulter le travail et le suivi de mes élèves/étudiants. Le site permet également de faire beaucoup d’exercices interactifs individuels. Ce qui serait impossible en cours.
J’ai donc développé les cours en partageant avec les apprenants, en modifiant, et améliorant constamment suivant leurs retours d’expérience. Et je continue de le faire. Il y a encore beaucoup d’améliorations possibles !
Comme le site demande un serveur dédié, donc cher, j’ai ouvert le cours au grand public, pour le financer. Afin que tous puissent y accéder, j’ai mis des tarifs extrêmement bas, en moyenne 5 à 10 fois moins cher que ce que l’on trouve ailleurs ! Tout le monde peut s’inscrire et apprendre librement. Je ne veux pas que le prix soit un frein à l’éducation. Pour l’instant, je n’ai peut-être pas un retour juste du travail investi, mais j’essaie de voir sur le long terme.
Le retour des apprenants “tout public” a été génial. La méthode est vraiment appréciée. J'apprends encore plus grâce aux échanges sur le forum. C’est ce que l’on appelle le socio-constructivisme ! Moodle a été pensé dans cette optique. Pour la petite histoire, Moodle, qui est un logiciel OpenSource et gratuit, a été développé par Martin Dougiamas, un australien qui a refusé une offre d’achat de 20 millions de dollars afin qu’il ne tombe pas entre des mains mercantiles. Il préfère toucher un salaire et que son logiciel reste au service de tous. C’est beau et inspirant.
Le site prenant beaucoup de temps, j’ai arrêté de travailler au Cned et comme traducteur-interprète. J’espère qu’il apportera suffisamment de ressource pour que j’y consacre plus temps, ainsi qu’aux vidéos YouTube qui rencontrent un franc succès. J’ai un projet d’application smartphone que j’avais commencé, mais que je n’ai pas pu finaliser par manque de temps. Mon objectif est de travailler à mi-temps dans mon lycée et de consacrer plus de temps à ces projets : site, livres, vidéos et applications.
Voilà, si vous voulez me soutenir, n’hésitez pas à parler du site autour de vous. Un petit message fait énormément plaisir aussi !